Selon moi, la classe la plus potentiellemnt intéressante pour l'avenir du Maghreb ce sont les intellectuels, car ils sont sensibles aux problèmes de nos sociétés, tout en étant éclairés par les lumières de la raison et sans pour autant perdre de leur humanité.
Mais les intellectuels seuls ne pourront rien pour le progrès du Maghreb, tant qu'ils n'auront pas de soutien et d'influence sur les masses populaires et la jeunesse. Le bouillonnement culturel, la pensée dynamique et avant-gardiste doivent être communiqués, diffusés dans la population, par les intellectuels, de façon à ce que la population porte ces idées et qu'elle devienne un nouveau moyen de pression sur nos gouvernants. Selon moi, le peuple, encadré par les intellectuels peut constituer un nouveau pouvoir, un contre pouvoir tel que décrit par Tocqueville et Montesquieu, une réelle force sans laquelle rien ne pourra se décider. Mais encore, faudrait-il que l'action quotiedienne et à long terme de la classe intellectuelle se mette en marche et qu'elle soit efficace, sans exclure le cadre associatif et la société civile qui peuvent, et qui doivent être d'importants vecteurs pour ce projet de société démocratique.
N'oublions pas que la politique est la sphère dont découlent les décisions qui influent et pèsent lourdement sur le quotidien de tous les citoyens, que ce soit le niveau de chômage, les droits et libertés individuelles accordés, l'accès à la culture ou le prix de la baguette de pain. Faire comprendre cela, et réconcilier les maghrébins avec la politique, relève de la mission des intellectuels, étant donné l'état de corruption de notre classe politique.